Une semaine en solitaire, perdu à l’extrême nord de la Norvège
à la poursuite des orques sauvages et des aurores boréales.
Bleu nuit
4 heures de soleil par jour et des tempêtes de glace.
J’ai marché le long de routes interminables avec un vent glacial qui venait me gifler le visage, j’ai traversé cette brume bleu nuit qui flotte en suspens sur les terres arctique, j’ai passé des jours entiers sans croiser personne, à traverser des villages fantômes, à bouffer des boites en conserve avec rien d’autre autour que des étendues gelées à perte de vue. Y’a rien là-bas, rien à part des montagnes de glace et la mer en colère qui te fait sentir que t’as pas ta place ici. Tout est sauvage. Brut. D’une beauté à couper le souffle. Quelle claque !
Skjervøy
Plus que des lions, plus que des éléphants, j’ai toujours rêvé de voir des orques sauvages. Et pour avoir une petite chance de croiser leur chemin, il faut monter à l’extrême nord de la Norvège, se rapprocher au maximum du cercle arctique, vers Skjervøy, en face du Groenland, une petite ville perdue dans une brume perpétuelle.
J’ai encore du mal à décrire la sensation extraordinaire qu’on ressent quand on voit apparaitre au loin leurs ailerons noirs après s’être gelé les couilles pendant deux heures sur un petit zodiac sans rien voir d’autre que quelques vagues. Magique, peut-être ?
À ce propos, foncez regarder le documentaire Blackfish. Merci pour elles.
Les îles Lofoten
Après une nuit passé pratiquement seul sur un gigantesque Ferry, et une journée à glandouiller sur le ponton sans rien voir autour que de vagues formes grises, j’arrive enfin aux îles Lofoten.
J’ai dû sauter quelques étapes suite à différentes erreurs de timing dans la (non)organisation de mon voyage et le fait qu’il n’y ait qu’un bus par jour et pas de voitures sur la route pour descendre vers le sud. Y’a personne là-bas en hiver. Donc le stop hein… Moyen. Du coup, je suis la longue route qui serpente au pied des montagnes face à la mer jusqu’à Hamnøy, un joli petit village de pêcheurs. Ça m’a quand même pris 3 jours.
Je me faisais plus trop d’illusions sur les aurores boréales à cause des nuages qui me déversaient en continu sur la tête de la grêle ou de la pluie, selon les moments. Et là, coup de bol.
Bodø
Avant de partir, j’avais pris mon billet de retour pour le dimanche, sans assurance annulation parce que je suis du genre optimiste. Je commence à planifier mon parcours despi et je me rends compte qu’il n’y a pas de ferry Lofoten – Bodø le dimanche pour rentrer. Du coup, je prends un autre billet pour le lundi. Pas le choix, hein.
Mais on n’a pas fini de s’amuser ! Je débarque le lundi à l’aéroport, sauf qu’à l’enregistrement je me rends compte que j’ai imprimé la bonne ref du lundi, mais les horaires du dimanche. J’ai loupé mon vol. Obligé de prendre un TROISIÈME ticket en urgence avec une nuit dans l’aéroport d’Oslo en bonus pour arriver au taff à l’heure le lendemain. Je suis ruiné et je dois attendre 7h à Bodø – l’aéroport le plus pété du monde – sans pouvoir sortir à cause d’une tempête de neige dehors. Génial.
Pour certains, ces vacances pourraient être une définition de l’enfer.
Mais moi, je ne me suis jamais senti aussi libre que là-bas.