Selfisland

Santorin, mai 2018
Enfer blanc - Oia, Santorin, Grèce

Enfer blanc.

Tout est faux à Santorin : les gens, les bus, les ferrys, les perches à selfie, les sourires, qu’est-ce que je fous ici ?
Il n’y a rien, si ce n’est tous ces hôtels blancs qui dévorent la montagne. On admire seulement toutes ces huttes qui nous abritent, et ces restaus qui nous arnaquent. On est des milliers à cramer au soleil, dans les rues éternellement blanches que les proprios des hôtels s’acharnent à repeindre chaque jour au petit matin. Sans nous, il n’y aurait rien, et on y viendrait pas. Le cercle vicieux du tourisme dans ce qu’il a de plus vilain.
Santorin est un enfer blanc, une carte postale qui s’alimente elle-même, un doux mensonge qu’on paie cher si on se prend à y rêver.


Point final.

Là-haut sur le toit, je disais adieu au plus beau coucher de soleil du monde. Mais pas seulement.

J’ai grimpé sur le porche d’une maison pour avoir la meilleure vue. Les touristes riaient de me voir là, perché au-dessus d’eux, ils me prenaient en photo, moi, le mec duper devant le plus beau coucher de soleil du monde.

Seul devant cette lumière orangée qui blessait les nuages, avec Jimmy en boucle dans les oreilles, je me disais : « Voilà, c’est bon. Il est temps que tu sortes de moi. C’est promis, c’est la dernière fois, oui la dernière fois que je pense à toi. »

Et étonnement ça a marché. Là-bas, sur l’horizon bleuté, j’ai tiré un trait sur toi. Voilà pourquoi ce coucher de soleil est le plus beau du monde. Et heureusement que j’ai fait ça, car depuis, je laisse une autre que toi me baiser le cœur.

Certain(e)s m’ont fait remarquer que tu étais encore là, à Santorin, comme un fantôme dans mes textes. Ne t’en fais pas, c’est la dernière fois. C’est promis, c’est la dernière fois, oui la dernière fois que je parle de toi.

Fira - Santorin, Grèce
Red beach - Santorin, Grèce
Embarque - Fira, Santorin, Grèce

Lola

Je ne la connais pas.
Elle était simplement là, Lola, comme des milliers de personnes avant elle, et des milliers avant moi. Je l’ai appelée Lo-La : le bout de la langue fait deux petits pas, tape contre le palais, et puis s’en va. Que faisais-tu là, Lola ? À qui voulais-tu montrer ce que tu vois ?

Et surtout dis-moi, ta vie sera-t-elle vraiment plus belle après tout ça ?


Quand vient la nuit - Santorin by sineyes
αντίο - Imerovigli, Santorin, Grèce

J’ai plein de mauvaises idées.

Santorin était une mauvaise idée qui paraissait être bonne. Arriver à minuit à Athènes et repartir à 9h le lendemain, ça avait tout l’air d’une mauvaise idée. Et pourtant !

Je n’ai pas dormi cette nuit-là, ma douce Athènes, attiré par tes bars et tes rires comme une mite moche et malheureuse. J’ai refusé de dormir pour te découvrir au petit matin. Une fois dans tes bras, la gueule sur le pavé et l’haleine alourdie, j’aurais pu t’embrasser.

On n’a aucun moyen de savoir si c’est une bonne ou une mauvaise idée.
Aucun. Le seul moyen c’est d’y aller.


Le baladeur

Tant qu'à être dans les clichés